Virginie Paoli déconstruit et reconstruit dans son processus artistique comme une sorte de rituel qui l’accompagne à l’intérieur d’une intimité, une quête identitaire, qu’elle explore en Europe et sur le territoire québécois. Elle cherche et fait confiance à son instinct qui la guide vers des empreintes dans une mémoire cachée des paysages urbains. Elle développe ce rapport fort à l’architecture, à la photographie et à la composition.
Elle aime autant se perdre dans la texture et le mouvement, que de se retrouver rapidement dans un espace pictural.
Elle travaille le tableau comme une matière sculpturale et une sculpture presque comme l’idée d’une charpente.
Le récit n’est jamais très loin. Sa palette de couleur est souvent fidèle. La photographie l’accompagne au quotidien. Elle photographie les éléments comme des bouts d’histoire. L’artiste intègre souvent la marche dans son processus créatif. Cela part d’abord d’une intimité avec ce que lui procure la marche vers la pensée. Et c’est à partir de cette sélection naturelle que commence le récit. Sa pratique artistique s’inscrit à la fois dans une mise en espace sculptural, pictural et théâtral avec son objet fétiche: la pince à linge en bois. Dans son processus, elle transforme cet objet, n’hésite pas à changer d’échelle, pour en modifier la fonction initiale.
Son processus créatif sur la corde à linge permet à Virginie Paoli de donner de la profondeur à ses oeuvres et de continuer à explorer cette corde linge et ses vêtements suspendus, comme ses propres racines en mouvement.