Installation In situ d’une série photographiques et vidéos.
Description du projet de résidence: Prolongement de l’espace extérieur vers l’espace intérieur et de l’espace intérieur vers l’espace extérieur de l’habitation.
Dans les habitations Jeanne Mance, 1650 rue Sanguinet, Montréal.
C’est à la fois dans un processus créatif, une pratique multidisciplinaire, une démarche individuelle et collective que ce projet d’intention de résidence d’artiste va s’inscrire. Ce qui m’intéresse en premier lieu, c’est ce regard photographique que j’ai posé au travers des différentes fenêtres, un regard de l’intérieur vers l’extérieur de l’habitation Jeanne-Mance. Comme un prolongement de l’espace extérieur vers notre espace intérieur. Je m’interroge sur cette sorte de dualité qui s’installe en moi? Et je me confronte entre une intériorité peu visible, avec au contraire une extériorité environnante totalement visible et présente autour de moi. Est-ce le fait de me retrouver enfermée dans cette pièce vide et close, qui me fait poser cette question? Où mon seul regard posé pour la première fois, par l’unique fenêtre, avec pour seule vue: « son arbre, son lampadaire, cette façade grise, ses bouts d’angle, ses usures, ses perspectives» etc. J’ai l’intime conviction que faire pénétrer un bout du dehors, nous aiderait moi et mon collectif à faire tomber un bout de mur du dedans. Plus exactement à créer une ouverture visible dans notre ancrage commun. J’aime profondément l’idée de continuité temporelle, comme un début d’histoire que je peux commencer à me raconter dans un seul et unique espace clos. Comme un récit intime, au milieu de ma quête. Comme un naufragé au milieu de nulle part. Mon identité, mes origines, mon immigration Québécoise sont des résonances fortes au milieu de ces habitations Jeanne Mance. Je me sentais encore plus étrangère dans cet espace fermé. Le travail à la fois d’observation, de collecte de pièces détachées retrouvées, de corniches, de portes, collages, et assemblages photographiques allait me permettre sans doute d’imaginer un nouveau sens au milieu des différentes communautés existantes, avec cette envie profonde de faire rentrer des traces, des empreintes de vie issues des différentes habitations Jeanne-Mance.
C’est à partir de l’image photographique, que je souhaite faire évoluer mon travail, et mon processus créatif, comme un témoin évolutif de l’espace de vie et des habitants invités. Mon regard photographique sera à la fois de capter aussi les différentes perspectives extérieures, (vues de l’intérieur de la maison), des différents angles des habitations Jeanne Mance, (vus de l’extérieur de la maison) et des portraits des communautés rencontrées.
L’installation de la corde à linge doit permettre à la communauté, un nouveau rendez-vous: Faire le choix d’un vêtement qui nous identifie individuellement et permettre à chaque membre de la communauté de l’accrocher. Le processus doit me permettre en tant qu’artiste un nouveau regard photographique pendant l’hiver, sur l’état du vêtement. Le gel et la neige vont pouvoir me donner des éléments nouveaux à travers l’évolution du vêtement aussi.
La vidéo, elle, prendra la forme d’une série documentée sur un premier témoignage authentique de René, originaire du Guatemala, le théâtre, un souvenir, un autre espace de jeu? J’aime l’idée d’un dialogue éphémère entre moi et l’habitant, moi et l’habitat, moi et le collectif, moi et mon regard photographique, moi et la transformation du lieu, du lieu historique et de ses histoires partagées. Le travail portera sur les notions: de liens et de rupture, de proximité, d’intimité et d’absence, de racines en mouvement, de temps, d’intériorité et d’extériorité. L’installation In Situ: un espace emprunté entre la construction et la déconstruction. A partir du médium photographique, de la collecte d’objets retrouvés (autour de l’habitation), et de la projection vidéos, le spectateur pourra découvrir sous le regard de ou (des) l’artiste(es), une nouvelle appartenance et une reconstitution du lieu collectif au 1650 rue Sanguinet. Malheureusement nous n’avons pas pu présenter notre fin de résidence d’artiste au 1650 rue Sanguinet, à cause du Covid 19.